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SPARKS: LIL' BEETHOVEN (2002)

 

 

 

 

De la part du groupe le plus joueur de la pop, on n'aura vu d'album aussi sérieux et audacieux. 

Le groupe, c'est Sparks ; Sparks, c'est les frères Mael : Ron et son cadet, Russell.

A ce propos, pour tout savoir, mais absolument tout, sur Sparks, il faut aller   ( En plus, c'est un site francophone, c'est suffisamment rare pour être signalé) ou, plus brièvement,

Sparks est le groupe le plus drôle, le plus enfantin, le plus intelligent et le plus opiniâtre que la scène glam ait produit dans les années 70.

Un compositeur aussi génial que burlesque : Ron Mael (aux claviers). Un arrangeur et un chanteur lumineux : Russel Mael. C'est dans les gènes ...

Après avoir touché à toutes sortes de styles, les frères Mael sont revenus de manière très inattendue en 2002, avec un album incomparable, et criminellement ignoré en France : Lil' Beethoven.

Avec eux, et depuis quelques années déjà, Dean Menta et Tammy Glover ; le premier à la guitare, la seconde aux percussions ; ils sont donc partie très prenante et acteurs de Lil'Beethoven.

Dean Menta, c'était le guitariste de feu Faith No More, un groupe de gros hardeux suffisamment finauds pour avoir collaboré avec Sparks à la fin des années 90. Dean Menta apporte un muscle que n'a jamais réellement eu Sparks auparavant. On lui doit aussi le retour de la guitare, instrument que les frères Mael avaient minimisé au fil des années.

Quant à Tammy Glover, c'est une ex Chewy Marble. Ce qu'on peut dire d'elle, c'est qu'elle est parfaitement en phase avec le groupe. Une frappe juste, bien qu'un peu mécanique, pas virtuose mais fondue avec les compositions de Ron Mael et la voix de Russell Mael. A propos de voix, Tammy Glover participe énormément à la couleur de Lil' Beethoven par sa diction froide et hachée, en support des harmonies de Russell Mael. Sur Lil'Beethoven, il n'est qu'à écouter "Your Call's Very Important to Us" et "My Baby's Taking Me Home" pour se rendre compte à quel point Tammy Glover est indispensable. 

Les présentations sont donc faites. Maintenant, c'est quoi, Lil' Beethoven ? 

Déjà, c'est une histoire fumeuse d'arrière-arrière-arrière petit-fils du compositeur allemand ; cette histoire sert de fil conducteur à l'album et lui imprime évidemment son style germano-classique. Je n'ai rien compris à "la légende de Lil'Beethoven" et ça n'a aucune importance : les paroles de Sparks sont toujours sans queue ni tête. J'ai, un jour, fini par comprendre qu'il n'y avait rien à comprendre. 

Ensuite, musicalement ... Que dire ? Un mélange d'Opéra de Quat'Sous et de rock ? De pop et de musique classique ? De Laurie Anderson et d'Offenbach ?

Un peu de tout cela, oui. Et symphonique, évidemment. Mais ça n'explique en rien la sensation de huis-clos baroque que l'on a à l'écoute de Lil' Beethoven.
C'est un album entêtant, toujours fascinant. Un peu subversif et souvent allumé.

Les chansons tournent toutes sur la même structure : voici un bel exemple de concept-album (ça y est, le mot est lâché !). 

Pour autant, Lil'Beethoven est très facile d'accès : on est tout de suite dans le bain avec le premier morceau :

-  "The Rythm Thief", où Russell Mael mélange gaillardement anglais et allemand de sa voix unique, extraordinairement bien placée, de sa diction parfaite. Il paraît qu'il arrive à certaine fan d'entendre encore cette voix longtemps après que le bras de la platine se soit reposé sur son support ... C'est dire.

- Ensuite, "How Do I Get to Carnegie Hall" où Ron Mael nous fait encore le coup des "deux chansons en une" (un grand classique chez lui).

- Puis "What are All  these Bands So Angry About" ; des choeurs, des choeurs. Presque a capella.

- Arrive après "I Married Myself", qui calme bien le jeu. Ce titre, d'une ironie absolue et chanté de manière faussement imprégnée par Russell Mael, m'a toujours faite soit marrer, soit pleurer. On note le soutien de Tammy Glover au xylophone : vibrant.

- "Ride 'Em Cowboy" ; j'aime le clavier martial de Ron Mael, derrière la chevauchée.

- "My Baby's Taking me Home", déjà évoquée plus haut, tient avec 5 mots sur toute la chanson. C'est pratique quand on veut chanter avec eux : on n’a pas à apprendre les paroles toujours un peu compliquées de leurs chansons ... Mais surtout, ce titre donne, avec le suivant "Your Call's Very Important to Us", un côté hypnotique à l'album, du moins, c'est mon opignon. (à signaler : sur le DVD Live indiqué ci-dessous, "My Baby's Taking me Home" est interprété sur scène assez différemment qu'en studio ; ça déchire bien grâce à Dean Menta et à une cogne bien lourde de la part de Tammy Glover. Du coup, Russell Mael se déchaîne, légèrement quand même, mais de manière un peu surprenante de sa part).

- "Ugly Guys". Au début je n'ai pas trop accroché. Et après j'ai aimé la rupture de rythme dans la même chanson (encore le coup des "deux chansons en une").

- Et pour finir, le sautillant "Suburban Homeboy". Peux pas dire pourquoi : j'adore.

Pour couronner le tout : la production, impeccable du début à la fin.

 

NB 1 :

Lil’Beethoven existe évidemment en CD. Achetez-le impérativement (ou le vinyle, c’est quand même mieux …). Préférez la version « De Luxe » : on y trouve quelques bonus dont « Wunderbar » (« Concerto en Koch Mineur ») composé par Ron Mael pour un album « tribute » à Günter Koch, célèbre commentateur de foot allemand (c’est un peu comme si Nicola Sirkis composait pour Thierry Roland …). Wunderbar est un morceau d’essence classique ponctué par la voix de stentor de Koch. C’est à la fois très drôle et très subversif ; à prendre au 2nd degré, comme tout ce que font les Mael brothers.

 

Lil' Beethoven en Deluxe Edition 

 

NB 2 :

Lil’ Beethoven existe aussi en DVD, concert filmé à Stockholm en 2004. C’est à regarder, à re-regarder et à re-re-regarder. Ce DVD a été mon 1er contact avec Lil’ B., à vrai dire. Je n’ai acheté le disque qu’après.

1ère partie du DVD : Lil’ Beethoven (9 titres)

2ème partie : les « oldies but goldies » de Sparks. On y constate que les Mael sont toujours au mieux de leur forme, notamment physique, malgré les années.

 

NB3 :

- Je remercie Outerspace, webmaster de ce site  et puit de science sparksienne.

- Je dédie ce commentaire sur Lil'B à tous les sparksiens francophones*. S’ils passent par ces pages, ils trouveront dans ledit commentaire quelques clins d'œil privés – faute d'orthographe incluse - à leur seule intention.

* Il s’agit d’une petite tribu de  « purs et durs », très soudée et néanmoins totalement déjantée. Ils se distinguent non seulement par leur vénération pour Sparks, mais aussi par leur cœur : Sparks semble avoir des effets secondaires très positifs sur l’être humain. J'aime beaucoup ces sparksiens.  

 

1) The Rhythm Thief

2) How do I get to Carnegie Hall ?

3) What are all these Bands so angry about

4) I married myself

5) Ride 'em Cowboy

6) My Baby's taking me Home

7) Your call's very important to Us. Please hold.

8) Ugly Guys with beautiful Girls

9 ) Suburban Homeboy

 

 

 

Dernière mise à jour effectuée le 29 déc. 2005