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VIRGIN PRUNES : If I Die I Die (1982)

 

 

 

 

 

Voici un album d’une étrange beauté.

 Il a marqué mes années d’insouciance.

 

1982 : cet album a ¼ de siècle !

Pourtant, il envoie se rhabiller Marilyn Manson et ses caquètements.  Il météorise Slipknot vers la planète Télétubbies. Quant à Alice Cooper, contemporain de Virgin Prunes, il  n’existe simplement plus devant des gabarits comme eux ; pauvre Alice Cooper, ridicule

 

Virigin Prunes est un groupe mythique.

Exsudations de sociétés primitives, rythmes barbares, païens, transes. Pas étonnant que Virgin Prunes soit révéré par nos actuels gothiques.

Ce sont des Irlandais, du Sud. D’où cette empreinte farouchement religieuse, même si elle n’est pas franchement catholique.

C’est lugubre, scabreux et extravagant comme Gavin Friday, le créateur du groupe. Gavin Friday, pas net, glauque, et dérangeant. On y sent du nauséabond et de la déjection, du morbide et du mépris.

Au mieux, on se sort de l’écoute de cet album avec une légère envie de vomir, au pire, on se lacère les chairs …

Virgin Prunes est donc un groupe culte. Pas ultra connu, certes, mais culte quand même. Ceux qui ont croisé leurs albums dans les années 80 ne peuvent pas les oublier. C’est mon cas.

Ce sont aussi des bêtes de scène. Je suis allée à un concert au Grand Rex vers 1983 : du miasme pur sur scène. J’ai  néanmoins vu de grands esthètes, mais trempés dans la fange. De remarquables musiciens mentalement gangrenés. Des parfums et des remugles. Sur la scène, il faut voir Gavin Friday et Guggy – faux frères consanguins, beautés outrageuses – se livrer à quelques pantomimes du meilleur goût (hum …).

Parmi toutes leurs productions,  If I Die I Die  est la plus facile d’accès et a le grand mérite d’être un album cohérent et très maîtrisé. De  Ulakanakulot à  Yeo, tout se tient.  C’est du primordial, c’est l’alliance du sublime et de l’écoeurant. Un grand écart majestueux entre rock et anciennes cadences celtes. En plus, c’est presque dansant ! (yep !) ; d’ailleurs Pagan Lovesong, on dirait du B52’s (bon, j’exagère peut-être un peu, là …).

Tout est magnifique, dans If I Die I Die, et particulièrement Caucasian Walk, martelée jusqu’à plus de voix. Morceau d’anthologie. Répétition infernale du refrain. Refrain d’idiot que G. Friday mâchonne à l’infini : « like a crazy singer in a band that’s lost the words, like a crazy singer in a band that’s lost the words, like a crazy singer in a band that’s lost the words, like a crazy singer in a band that’s lost the words, … ».

La première chanson de l’album, c’est Ulakanakulot , on comprend très vite le ton. Le Grand Chtulhu est arrivé dans nos oreilles …

Puis Decline and Fall, en ligne avec ce qui précède et ce qui va suivre …  Ça gèle le sang. Des clochettes, des cordes et de l’ulean pipe, et une voix. C’est tout. Et c’est magique ! C’est sombre et jubilatoire en même temps.

Sweet Home Under White Clouds, Bau-Dachöng : Gavin Friday coiffe sa musique d’une voix dégoulinante à l’accent dévoyé. Musique scandée, encore.

Je passe quelques titres … (mais je les aime tous, tout est bon dans cet album).

Ballad of the Man : les Beach Boys sauce Prunes.

Walls of Jericho : no comment, participe à l’odeur générale de l’album, un brin fétide  ....

Et puis  Theme for Thought, autre morceau d’anthologie. Il y a quelque chose de pernicieux dans ce titre. Sa ligne de basse qui donne un ton de ballade légère, contredite par la lead guitar qui sonne comme un glas.

Puis  Chance of a Lifetime … plus sinistre et plus beau, y’a pas …

Yeo clos le tout, on est crucifié.

Cet album est une rareté musicale, il faut absolument l’avoir écouté. Ça n’a pas d’âge, c’est éternel.

 

Membres du groupe (permanents ou ponctuels)

Gavin Friday   (chant)

 Guggi (chant)

Dave-id Busaras (chant)

Dik  (guitare)

Strongman (basse)

Mary D’Nellon (c’est lui – oui, c’est un garçon - qui tient la batterie sur If I Die I Die)

Pod (percussions. Remplacé plus tard par Haa-Lacka Binttii)

Haa-Lacka Binttii (percussions – guitare).

 

NB 1 :  Gavin Friday.Leader charismatique de Virgin Prunes, il a quitté le groupe en novembre 1986  (en plein Scorpion …  Normal pour un groupe aussi délétère). Ceci scella la disparition de Virgin Prunes.

Personnellement, la voix nasale de Brian Molko me rappelle furieusement celle de Gavin Friday.

- Dik (Dik Evans) est le frère de The Edge, U2.  

 

NB 2 : Je possède quelques albums vinyles de Virgin Prunes, dont le magnifique coffret HERESIE. Édité en France par « Invitation au Suicide » (ça ne s’invente pas …) : cadre noir autour d’une photo noir & blanc probablement extraite d’un vieux film, typo rouge et deux 25cm dedans, en plus de 5 livrets de textes souvent très beaux, bien que parfois à la limite de la prétention intellectuelle. Celui-ci, de Huysmans, je l’aime bien ; c’est comme s’il avait été écrit sur-mesure pour le groupe : «l’art est, en effet, un don particulier que l’homme emploie à sa guise, bien ou mal, mais qui n’en garde pas moins, si profane qu’il soit, le caractère divin d’un don. Il est, sous des apparences variées qui atteignent  les sens, la reproduction du Beau unique et multiforme.» JK Huysmans.

 

- Pour avoir une vision synthétique mais précise du groupe : voir chez Wikipedia. Extrait : «Fondé à la mi-1977 à Dublin , Virgin Prunes fut un temps considéré comme “le groupe rock le plus ouvertement subversif (Mark Pendergast, “Irish Rock”). Il bâtirent leur réputation sur des prestations scéniques et leurs looks extrêmes et outrageux, Guggi le blond arborant un superbe iroquois et une robe de femme, et une musique assez fascinante dénotant un goût certain pour une folie contrôlée, une tentative pour renouer avec une sorte de naïveté enfantine. Durant leurs premières années, ils se concentrèrent sur les concerts, essentiellement à Dublin.»

- Et voir surtout là, c’est  extraordinairement documenté :  http://thearchive.free.fr/

- Et aussi là : http://www.virginprunes.com

- Et là :  http://thearchive.free.fr/arch-prunesnw20.htm

C’est sublimement écrit, c’est signé Patrick Rognant (je ne le connais pas, mais il a toute mon admiration).

- Et encore … Un article de Jean-Marc Canovas (Rock en Stock. Janvier 1983) que j’aime beaucoup pour son enthousiasme : http://thearchive.free.fr/arch-prunesdie1.htm

Enfin, pour savoir ce que  fait Gavin Friday aujourd’hui : http://www.gavinfriday.com/biography.html

 

Les chansons:

1) Ulakanakulot

2) Decline all fall

3) Sweethome Under White Clouds 

4) Bau-Dachöng

5) Pagang Lovesong

6) Dave-Id is dead

7)  Fado

8) Baby turns blue

9) Ballad of a Man

10) Walls of Jericho

11) Caucasian Walk

12) Theme for Thought

13) Chance of a Lifetime

14) Yeo

 

 

 

 

 

Dernière mise à jour effectuée le 12 avr. 2006