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ART GARFUNKEL: Breakaway 1975

21 mars 2007 : Art Garfunkel passe à l’Olympia de Paris. J’y suis.
Sa voix est toujours aussi aérienne, comme du verre soufflé ; peut-être très légèrement dépolie aujourd’hui, mais il faut bien avouer qu’Art Garfunkel maîtrise de manière subtile les effets du temps sur sa voix. Il a quand même 66 ans maintenant ...
Mais le coffre est toujours là pour un Bridge Over Troubled Water qui met les larmes aux yeux.
Émouvante aussi, sa version de Crying in the Rain des Everly Brothers (les Everly Brothers sont des sortes de proto -Simon & Garfunkel) ; en son temps, A-HA en avait aussi fait quelque chose de très touchant..
Le petit regret de LP Woman ? Aucun titre de Breakaway n’a été chanté ce soir là ...

 

Le précieux sésame

 

Et voici l’album qui m’a donné envie de rejoindre le Site de Vinylman !

Objectif : faire savoir qu’il n’y a rien de plus joli qu’un 33T vinyle (noir !) et rien de plus merveilleux qu’un album déroulant une logique musicale du premier au dernier titre.

 

Mais … Me direz-vous, comment peut-on à la fois aimer The Stranglers et Art Garfunkel ?

Ce à quoi je répondrai … joker * !

 

Breakaway est l’archétype de l’album « à atmosphère ». On pourra aussi bien le juger « sirupeux et navrant » que « voluptueux et brillant ». J’ai choisi mon camp … cet album est voluptueux et brillant.

Des mélodies aux tournures grasses, des arrangements experts, une utilisation excessive de claviers électroniques (synthétiseur, Mellotron, piano électrique …) ; tout ceci constitue un album d’anthologie qui s’accomplit par la grâce de la voix d’Art Garfunkel. Jamais égalée dans son genre.

Compte-tenu de l’uniformité de la structure de l’album, tous les titres s’enchaînent de manière assez linéaire, mais jamais lassante.

 

Pour ma part, je ne peux pas résister à Disney Girls où la voix de Toni Tenille, en arrière-plan, enveloppe celle de Garfunkel. Ça donne une atmosphère de côte américaine béate et optimiste. Bruce Johnston – le 6^ème Beach Boy – a composé ce sublime morceau (créé dans les années soixante par les mêmes Beach Boys).

 

Deuxième ensorcellement : Breakaway, titre éponyme de l’album. C’est velouté, c’est rond, c’est bon. Sur ce morceau, on remarque la présence d’étonnants invités aux background vocals : David Crosby et Graham Nash. Leur collaboration avec Art Garfunkel reste un mystère pour moi. Si quelqu’un peut un jour m’expliquer …

 

Il y a encore 99 Miles from LA, longue frise autoroutière ; et Rag Doll où Art Garfunkel nuance sa voix sans fin et sans fatigue.

 

Participe aussi à l'ambiance : la pochette. Très réussie mais dérangeante et
plutôt glauque : elle ne reflète pas du tout la teneur musicale de l'album. On y
devine une fin de soirée certainement new-yorkaise, des personnages
androgynes dans un « after » un peu équivoque (à la droite d'Art Garfunkel, sa
compagne d'alors, Laurie Bird, mannequin et actrice. En 1979 - elle avait alors
26 ans - Laurie Bird s'est suicidée dans l'appartement qu'elle partageait avec
Garfunkel)

 

* J’ai PRESQUE TOUS les albums d’Art Garfunkel ; ils sont à peu près tous calamiteux … Ceci à l’exception – outre Breakaway – de Watermark et Angel Clare. 

 

A noter :

- Ce 33T est sorti en 2 éditions ; la première ne comportait pas My Little Town que Garfunkel interprète avec son ex, Paul Simon. Pour tout dire … My Little Town casse complètement l’ambiance. Je préfère très nettement l'édition d'origine.

- Breakaway se trouve sans problème en format CD.

 

 

 

 

Face 1:  

I BELIEVE  (when I fall in love it will be forever) (Y Wright-S Wonder) 3'45

RAG DOLL (S Eaton) 3'03

BREAK AWAY (B Gallagher-G Lyle) 3'30

DISNEY GIRLS (B Johnston) 4'27

WATER OF MARCH (A C Jobim) 3'35

 

Face 2:

MY LITTLE TOWN (P Simon) 3'45

I ONLY HAVE EYES FOR YOU (A Dubin-H Warren) 3'35

LOOKIN' FOR THE RIGHT ONE (S Bishop) 3'20

99 MILES FROM LA (H David-A Hammond) 3'27

THE SAME OLD TEARS ON A NEW BACKGROUND (S Bishop) 3'43

 

Dernière mise à jour effectuée le 18 avr. 2007